Pas question de sacrifier nos enfants pour de sales guerres capitalistes !26/11/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/11/P2_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C524_crop_detail.jpg

Editorial

Pas question de sacrifier nos enfants pour de sales guerres capitalistes !

Illustration - Pas question de sacrifier nos enfants pour de sales guerres capitalistes !

Le général Mandon, fraîchement nommé chef d’état-major des armées et en service commandé de l’Élysée, enchaîne les discours va-t-en guerre.

Il y a un mois, il expliquait que la population devait se préparer à « un choc militaire avec la Russie » d’ici à « trois, quatre ans ». La semaine dernière, devant les maires de France, il a demandé de se tenir prêt « à accepter de perdre ses enfants et de souffrir économiquement ».

Nos enfants sous l’uniforme et marchant vers la mort, voilà l’avenir que nous réservent les dirigeants du pays ! Cette perspective est proprement révoltante, mais c’est bel et bien le futur qu’ils nous préparent activement.

Cet été, le ministère de la Santé a demandé aux hôpitaux et aux agences régionales de santé de se préparer à soigner des centaines de milliers de blessés de guerre. La semaine dernière, le gouvernement a publié un kit de survie incluant la situation de guerre. Et, jeudi prochain, Macron annoncera l’instauration, dès 2026, d’un service national volontaire. Il est, pour l’heure, prévu au volontariat, mais ce n’en est pas moins le retour du service militaire.

Côté réarmement, les préparatifs s’accélèrent. Dassault va pouvoir augmenter son rythme de production de Rafale. La production de canons Caesar a été doublée. Près de Lorient, la Fonderie de Bretagne, qui fabriquait des pièces pour l’automobile, est censée se lancer dans la production d’obus. Comme en 14-18, l’industrie se reconvertit pour les marchands de canons. Et pour cela, l’argent ne manque pas, le budget militaire est d’ailleurs en hausse de 3,5 milliards d’euros !

Et puis, il y a surtout le bourrage de crâne pour nous mettre en condition. Pas un jour ne passe sans que la Russie soit présentée comme l’ennemi numéro 1. Pas un jour sans que l’on nous dise qu’elle se prépare à nous attaquer et qu’il faut se mettre en situation de se défendre.

Le gouvernement se présente comme l’innocente victime qui ne chercherait que la paix. Mais qui engendre les guerres dans le monde ? Qui a transformé l’Afrique et le Moyen-Orient en champs de bataille permanents pour les puits de pétrole de TotalEnergies, les mines d’uranium d’Orano, les contrats de Thales, de Dassault ou les marchés du Crédit agricole, de BNP Paribas ? Ce sont les grandes puissances, dont la France !

L’État français ne vise pas la paix, il défend les intérêts des capitalistes et n’a cessé de le faire par les armes.

En Ukraine, la France a participé, aux côtés des États-Unis et de l’OTAN, au bras de fer avec la Russie, en aidant à l’installation de bases militaires et en manœuvrant pour faire basculer les richesses de ce pays, ses terres agricoles, ses minerais, ses entreprises, dans le giron occidental. Ensuite, Poutine a transformé cette guerre sourde en affrontement armé et en bain de sang. Mais nos dirigeants ne sont pas de blanches colombes !

En livrant matériels et instructeurs militaires, ils ont même fait de cette guerre leur propre guerre, laissant à l’Ukraine les morts, les destructions et des dettes éternelles. Aujourd’hui, les dirigeants américains et européens se chamaillent pour continuer de dépouiller l’Ukraine, et le plan de paix qu’ils concoctent n’est qu’un partage du pays entre grandes puissances.

Ce sont les intérêts sonnants et trébuchants des capitalistes qui définissent le soutien à telle ou telle guerre et à tel ou tel camp, et pas la défense de valeurs supérieures, ni la défense de la patrie !

En 1915, la révolutionnaire allemande Rosa Luxemburg écrivait : « La légende de la défense de la patrie appartient tout autant à l’art de la guerre que la poudre et le plomb. » C’est toujours vrai, et on nous soûle désormais de cette légende.

Un chroniqueur a appuyé l’appel au sacrifice du général Mandon en expliquant qu’il fallait défendre l’Europe et la France car ce serait « le petit bout de terre le plus libre du monde ».

Mais cette liberté vaut pour qui ? Pour l’ouvrier enchaîné à sa machine ? Pour celui qui n’a même pas la liberté de travailler ? Pour celui sans le sou ? Pour le travailleur étranger privé de papiers ? Non !

Pour le monde du travail, la liberté, la démocratie et la souveraineté restent à conquérir, et cela ne pourra se faire que contre la classe capitaliste et nos propres dirigeants. S’il y a une guerre juste pour laquelle il faut être prêt à se sacrifier, c’est celle-là, et aucune autre.

Alors, n’acceptons pas la guerre que nous préparent Macron, les galonnés et les marchands de canons pour la seule quête de leurs marchés, de leurs profits et leur domination sur le monde !

Bulletins d’entreprise du 24 novembre 2025

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