L’envers du décor26/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2991-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans le monde

L’envers du décor

Belem a été choisie par Lula comme ville symbole pour la tenue de la COP 30, car elle est la porte d’entrée de la forêt amazonienne, présentée comme « le poumon de la planète » dont il prétend être le plus grand défenseur.

Le président brésilien prétend aussi que la venue de la COP 30 aura des retombées positives sur la population locale. Ce n’est pas loin de l’équivalent de 1 milliard d’euros qui a été investi dans la construction ou la rénovation d’infrastructures : la rénovation des deux marchés couverts et des parcs prisés des touristes, l’aéroport agrandi, le front de mer rénové, le centre ville embelli, des hôtels de luxe sortis de terre, la construction de routes, etc.

Mais il y a l’envers du décor de la COP 30. La population pauvre ne verra aucune retombée de cet évènement. Belem compte 1,6 million d’habitants dont plus de la moitié vivent dans des quartiers informels, des favelas, où rares sont les accès à l’eau potable, à l’électricité et aux égouts. Une partie des favelas sont construites sur le rio Guamá, avec des maisons sur pilotis, ce qui fait que les eaux usées et les déchets y sont rejetés directement rendant ces lieux nauséabonds et insalubres. La ville se situe dans une région soumise à une chaleur et une humidité élevées et ces quartiers sur l’eau, et même les autres favelas, ne voient pas le moindre arbre qui apporterait un peu d’ombre et de fraicheur. Dans cette misère, l’air conditionné n’est évidemment pas de mise ! Lorsqu’il pleut, il arrive que les ruelles se transforment en rivières et que le niveau du fleuve monte, l’eau envahissant les maisons. Les conditions de vie sont particulièrement inhumaines dans ces quartiers. Le réchauffement climatique rend tous les problèmes plus fréquents et plus sévères.

La forêt amazonienne quant à elle est soumise aux volontés de l’agro-industrie sous la forme d’immenses élevages de bovins ou de champs de cultures industrielles comme le soja, produits exportés dans le monde entier. Pour ce faire, elle subit des destructions constantes et les premiers concernés étant les peuples habitant la forêt, qu’ils soient amérindiens (peuple autochtone), quilombolas (descendants d’esclaves ayant fui dans la forêt entre le 16e et le 19e siècle) ou ribeirinhas (installées au bord des fleuves). Ils voient leur environnement détruit, et sont aussi soumis aux pesticides utilisés en quantité, qui générent de graves maladies. Toutes ces populations ont donc participé aux manifestations aux abords de la COP à Belem tandis que des milliers de militaires et de policiers étaient chargés d’assurer la quiétude des 60 000 participants à la COP 30 évoluant dans la « zone bleue », un périmètre préservé.

Lula et ses ministres promettent de satisfaire les revendications des populations. Mais les masses pauvres du Brésil ou d’ailleurs ne peuvent s’en remettre à ces dirigeants, ni aux autres participants à la COP 30.

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