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- Lutte ouvrière n°2989
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Leur société
11-Novembre : contre les guerres, la révolution !
L’anniversaire de l’armistice par lequel se termina la Première Guerre mondiale a été l’occasion pour Macron de célébrer non pas la paix mais l’armée. En s’inclinant devant la statue de Clemenceau, président du Conseil durant cette guerre impérialiste, il se pose en chef de la prochaine.

Pour préparer les esprits à la future guerre, les représentants de la bourgeoisie saisissent toutes les occasions et utilisent les mêmes méthodes qu’en 1914. Aujourd’hui, on veut nous faire croire que les menaces contre la paix et la sécurité du pays viendraient de Poutine. Hier, la propagande dénonçait la « barbarie germanique » pour convaincre des millions de jeunes d’aller se faire trouer la peau.
Aujourd’hui, on est abreuvé de discours prétendant que l’armée française n’est là que pour défendre la démocratie, la population et le sol français. Depuis des décennies, la seule liberté que l’armée française a jamais défendue est celle des capitalistes français de piller les richesses du monde entier, martyrisant les populations pour tirer des profits des mines, du pétrole, des plantations.
De 1914 à 1918, plus de dix millions d’hommes en Europe ont péri non pas pour défendre leur famille et leur liberté mais pour le repartage du monde et des colonies. Ils sont morts et ont tué pour des intérêts qui leur étaient étrangers, pour que Renault fasse des profits en produisant des chars, par exemple, ou pour que Michelin s’enrichisse avec la production de caoutchouc en Indochine.
Durant quatre longues années, la guerre a ravagé l’Europe. Plus de 70 millions d’hommes ont été arrachés à leur vie pour pourrir dans les tranchées. La guerre a entraîné des massacres, des atrocités commises sur les populations, la famine et la misère partout. Aucun pays dit démocratique n’a cherché à y mettre fin, tant il était vital pour les bourgeois du monde entier d’assurer leurs fortunes et leur position face à leurs concurrents.
À partir de 1917 sur tous les fronts, des soldats se sont mutinés contre leurs officiers et contre la guerre. Les ouvrières et ouvriers dans les usines ont commencé à relever la tête et à se révolter. En février 1917, la révolution a éclaté en Russie, balayant le tsar en quelques jours et ouvrant une période de mobilisation populaire de plus en plus profonde.
Le 7 novembre 1917, la classe ouvrière prenait le pouvoir sous la direction du Parti bolchevique, donnant naissance à l’État soviétique, et affirmait sa volonté claire de mettre réellement fin à la guerre. L’appel des travailleurs russes traversa les frontières, alors qu’allait déferler une vague révolutionnaire dans toute l’Europe. Finalement, la classe ouvrière se fit voler sa révolution, en particulier en Allemagne, où la mobilisation ouvrière fut trahie par les dirigeants socialistes, qui permirent à la bourgeoisie de garder le pouvoir.
Le capitalisme avait conduit à la guerre. Cette leçon chèrement payée doit rester dans les consciences. Pour avoir la paix, il faut préparer la révolution. Pour les prolétaires, l’ennemi est d’abord dans leur propre pays car les fauteurs de guerre sont les capitalistes. Les seuls qui peuvent les arrêter sont les travailleurs, s’ils se soulèvent pour arracher le pouvoir aux possédants.