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Leur société
Violences policières : l’impunité s’accroît
« Les violences policières (et dans leur version la plus dramatique les homicides policiers) constituent un phénomène quotidien et massif. » C’est ainsi que débute le rapport de Flagrant déni.
Cette ONG de défense des victimes de violences policières et d’investigation publie une étude réalisée grâce à des témoignages de victimes, d’avocats, de sources policières, des données statistiques, y compris celles du ministère de la Justice, sur plusieurs années.
Il en résulte un tableau édifiant de cette violence lors de manifestations, d’interventions dans les quartiers populaires ou à la suite de contrôles routiers. « Depuis 2005 plus de 500 personnes sont mortes lors d’une interaction avec les forces de police ; jusqu’à 65 morts pour la seule année 2024. »La possibilité de porter plainte contre la police est un parcours du combattant, l’Inspection générale des polices (IGPN), théoriquement chargée de mettre de l’ordre dans la maison, est surtout un« puissant trompe-l’œil mettant depuis des années des données tronquées en circulation dans le débat public ». Pour le reste, la hiérarchie a les moyens d’imposer le silence sur les éléments trop gênants. En 2024, la justice n’a retrouvé les auteurs de faits incriminés que dans la moitié des cas.
Flagrant déni accompagne et aide des victimes à porter plainte. À la fin du rapport, l’ONG formule des propositions susceptibles de faciliter les démarches des plaignants : une gageure face à un système fondamentalement opaque et qui fait front avec tout son esprit de corps.
Comme le dit un jeune, victime d’un contrôle d’identité très violent cité dans le rapport : « En fait le problème, il est systémique, tu sais. (…) Est-ce que tu penses que l’État français il va changer son système (…) mais c’est un peu le bras armé de l’État, la police ! »