Sarkozy : en pleine Santé22/10/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/10/P4-2_sarko_chez_macron_OK_LUPO.jpg.420x236_q85_box-0%2C94%2C800%2C544_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy : en pleine Santé

Condamné à cinq ans de détention pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Sarkozy a été écroué à la prison de la Santé le 21 octobre.

Illustration - en pleine Santé

Suivi par une myriade de micros et de caméras, l’ex-président a quitté son domicile de la très sélecte villa Montmorency, dans le 16e arrondissement parisien, accueilli par quelques dizaines de soutiens de son milieu bourgeois et politicien, rassemblés dans une mise en scène due à son fils Louis. Après des poignées de main aux policiers de surveillance et des petits saluts à la cantonade, le futur détenu a rejoint sa cellule dans sa voiture personnelle, emportant un ouvrage sur la vie de Jésus – il subirait en effet un « chemin de croix depuis plus de dix ans » – et Le Comte de Monte-Cristo, histoire romanesque d’un prisonnier injustement condamné auquel il s’assimile sans doute. Jusqu’à son évasion, peut-être ?

Se comparant à Dreyfus, victime d’une scandaleuse condamnation politique, Sarkozy n’aura peut-être pas l’occasion d’épuiser le contenu de la bibliothèque de la prison puisque, outre l’appel formé après le jugement, ses avocats ont aussitôt déposé « en ce jour funeste », disent-ils, une demande de mise en liberté pour motif d’âge.

Avant le « choc carcéral », de multiples soutiens se sont exprimés, dont il se serait sans doute passé pour certains, comme ceux de l’ancien affairiste ex-détenu Pierre Botton et de l’ancien maire de Levallois Patrick Balkany. D’autres soutiens de poids se sont manifestés, comme le ministre Darmanin, qui ira lui rendre visite, comme à n’importe quel détenu, dit-il, et le président Macron, qui l’a invité quelques jours plus tôt à l’Élysée, un geste simplement « humain », selon lui.

Comme tout détenu, Sarkozy pourra « cantiner », s’acheter des objets de toilette ou de la nourriture. Les fonds ne lui manqueront pas puisqu’il est libre de continuer son travail de conseiller pour Natixis, Marriott ou des États comme le Qatar, ou de toucher des jetons de présence – virtuelle ? – dans des conseils d’administration, chez Lagardère ou Accor.

Son éventuelle libération prochaine ne suffira pas en tout cas à diminuer la surpopulation carcérale de la Santé, dénoncée comme dans les autres prisons du pays par les gardiens eux-mêmes.

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