RATP : les salariés du métro mis sous pression19/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2990-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : les salariés du métro mis sous pression

À la RATP, les agents font face à une direction de plus en plus répressive. Elle a franchi un palier supplémentaire en révoquant Chloé, une agente de station de la ligne 9 du métro, pour un motif d’une futilité révoltante.

Le prétexte est un rapport d’un « voyageur mystère » qui aurait surpris Chloé en train de regarder une vidéo TikTok sur son portable au moment où il s’approchait du guichet. Le motif est tellement dérisoire que même la presse s’en est émue. Sur BFM, par exemple, une chaîne de télévision qui n’a pas vraiment la réputation d’être favorable aux ouvriers, les journalistes ont avoué qu’eux aussi vont de temps en temps sur les réseaux sociaux pendant leur temps de travail !

Pour se justifier, la RATP prétend que ce n’est pas la première fois que cette agente est sanctionnée. Mais, là encore, les motifs ne sont pas très glorieux. Elle a quand même osé mettre un jour de mise à pied à Chloé pour avoir remis à sa place une voyageuse qui avait fait une réflexion raciste à l’égard des musulmans !

Ces méthodes ne sont pas nouvelles. Il y a quelques mois, Islem, agente de station également, avait été révoquée alors qu’elle avait subi des attouchements sexuels après avoir été droguée. La RATP avait alors prétendu que cette travailleuse ne pouvait ignorer que le gâteau offert par son agresseur contenait du cannabis. Et cette entreprise se targue de lutter contre le racisme et le sexisme, allant même jusqu’à donner des leçons aux agents ! En fait, dans sa volonté de mettre les salariés au pas, tous les prétextes sont bons et cette répression touche les agents de station comme ceux de la conduite. Le moindre écart peut entraîner jusqu’à un mois de mise à pied.

Alors que certaines organisations syndicales vont jusqu’à justifier les sanctions sous prétexte que les agents ont une qualification à défendre, les réactions ne sont pas pour le moment à la hauteur des attaques. Mais la direction pourrait bien payer quand même le prix de son arrogance. En station, des agents font part de leur ras-le-bol de voir de tels « voyageurs mystère » chercher la petite bête, alors que les conditions de travail ne cessent de se dégrader et qu’ils doivent faire face, le plus souvent seuls, au mécontentement des voyageurs. Au lieu de faire baisser la tête, les sanctions alimentent une colère qui explosera tôt ou tard.

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