La Poste – Île-de-France : non à la flexibilité des horaires !03/12/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/12/une_2992-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1279%2C1657_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Île-de-France : non à la flexibilité des horaires !

La Poste teste en ce moment sur quelques bureaux dans différentes régions un projet de flexibilité des horaires qu’elle envisage de généraliser si les résultats lui donnent satisfaction.

« Trafic fort, les agents rentrent plus tard, trafic faible, les agents rentrent plus tôt », tel est le fil directeur du projet qui se place dans le plan général et continu de réduction des effectifs.

Un projet d’expérimentation, qui est l’extension d’un projet déjà en cours, a été signé à ce sujet en juillet dernier entre la direction et les syndicats, à l’exception de la CGT et de SUD, mais même ces organisations se sont bien gardées d’en informer les travailleurs. La Poste veut « instaurer des organisations plus flexibles, capables de s’adapter au niveau d’activité » avec des semaines « faibles » et des semaines « fortes ». On pourrait demander au salarié jusqu’à 44 heures par semaine sur douze semaines consécutives, voire 48 heures pour une semaine prise isolément comme l’y autorise la loi El-Khomri, du nom d’une ministre du Travail sous la présidence de Hollande. En patron de combat, La Poste ne s’en prend pas seulement aux conditions de travail mais également aux conditions de vie.

Subir une modification des horaires de travail imposée par la direction est le lot de bien des travailleurs, mais à La Poste, lorsque des militants ont divulgué le projet, les premières réactions ont été l’inquiétude. Comment organiser désormais sa vie personnelle en dehors du travail avec ces horaires changeants, se demandaient beaucoup. Et certains ajoutaient : « On se demande jusqu’où ils vont aller. »

Les attaques fusent en effet de toutes parts. Les chauffeurs doivent signer un avenant à leur contrat de travail leur imposant d’exercer les activités « attachées à la fonction supply chain ». La direction affirme que cela ne changera rien, mais la méfiance règne. Si tel est le cas, pourquoi la direction met-elle tant d’acharnement à le faire signer ? Pourquoi promet-elle une prime à ceux qui le feront et menace-t-elle de retirer de la conduite ceux qui refusent ? Quels seront les horaires, les conditions et la charge de travail ? Il y a bien longtemps qu’à La Poste les chauffeurs ne transportent plus seulement du courrier, mais des fauteuils, des plateaux-repas pour les personnes âgées, des batteries de vélo ou autres. La Poste se targue en effet de devenir le « premier opérateur du premier et du dernier kilomètre ».

À Paris, une autre attaque est en cours. Certaines des tournées de facteurs viennent d’être réorganisées sur le modèle de ce qui existe déjà en banlieue où les habitants ne reçoivent leur courrier qu’un jour sur deux. C’est une façon de préparer une nouvelle saignée des effectifs.

La Poste, société anonyme à capitaux d’État, emploie des méthodes analogues à celles de toutes les entreprises du pays avec le même objectif : maximiser ses profits pour surnager dans la guerre que se livrent les capitalistes. Il lui faut pour cela sabrer les effectifs dans les secteurs moins rentables comme le courrier et surcharger de travail ceux qu’elle emploie dans les domaines qu’elle juge susceptibles de croissance comme la logistique. Cette bataille, La Poste la mène avec la peau des travailleurs, quelle que soit leur nationalité, y compris quand ils sont sans papiers. Dans la lutte générale nécessaire contre l’offensive menée par les capitalistes et leur État, les travailleurs de La Poste ont toute leur place.

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