Michèle Audin et son combat19/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2990-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Michèle Audin et son combat

Michèle Audin, née en 1954, est décédée vendredi 14 novembre. Elle avait consacré une grande partie de sa vie au combat pour la reconnaissance de l’assassinat de son père par l’armée française en 1957.

Le mathématicien communiste Maurice Audin (1932-1957) avait été arrêté, torturé et assassiné par les parachutistes français à Alger. C’était l’époque de la sale guerre d’Algérie, alors que le gouvernement du SFIO Guy Mollet, dont un certain François Mitterrand avait été ministre, donnait à l’armée des pouvoirs considérables, envoyait le contingent en Algérie, et couvrait les crimes de la guerre coloniale. Sur Maurice Audin, la version officielle était qu’il s’était échappé d’une jeep... Sa veuve Josette s’était engagée dans un long combat pour la vérité, combat mené ensuite avec les enfants du couple, Pierre et Michèle, jusqu’à ce qu’en 2018 Macron reconnaisse enfin la responsabilité de l’État français dans cet assassinat.

Michèle Audin était mathématicienne et romancière, autrice de livres souvent centrés sur l’histoire des opprimés et de leurs combats. Passionnée par la Commune de Paris, elle y consacrait un blog avec de nombreux articles et documents (macommunedeparis.com), et elle avait écrit plusieurs ouvrages sur l’événement, comme une présentation d’écrits d’Eugène Varlin ou une histoire de la Semaine sanglante, parus aux éditions Libertalia. Chaque fois, elle venait les présenter avec enthousiasme à la fête de Lutte ouvrière à Presles, et celles et ceux qui venaient l’écouter regretteront sa chaleur et son enthousiasme quand il s’agissait d’évoquer les luttes du passé.

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